Véronique Jannot : « J’adore Madeleine, c’est une femme complètement dans son époque. »

De retour dans Camping Paradis, Véronique Jannot incarne Madeleine, une femme lumineuse, bien ancrée dans son époque, pleine d’énergie et de convictions. Un rôle qui résonne fortement avec la vie et les valeurs de la comédienne. Entre souvenirs de tournage, engagement personnel et goût du partage, Véronique Jannot se confie sur cette nouvelle immersion dans l’univers de la série. Rencontre avec une artiste sincère, connectée à l’humain, à la nature, et à ce qui donne du sens au quotidien.

Comment s’est passée votre immersion dans l’univers de Camping Paradis ?

Ce n’était pas ma première participation car j’avais déjà tourné dans Camping Paradis il y a presque dix ans, avec à l’époque, Cécilia Hornus . A ce moment-là, Laurent Ournac ne réalisait pas encore, il était uniquement acteur. Cette fois-ci, il est passé derrière la caméra, et c’est lui qui a mis en scène l’épisode.

Le tournage a-t-il été aussi léger et joyeux que l’ambiance de la série ? Avez-vous une anecdote à partager?

Une anecdote ? Non, pas vraiment. Mais oui, l’ambiance était très agréable, légère, joyeuse, à l’image de la série.

Qu’est-ce qui vous a séduite dans le personnage de Madeleine ?

J’adore Madeleine, c’est une femme complètement dans son époque. Elle a 60 ans, elle déborde d’énergie. Elle a perdu son mari, qu’elle aimait profondément, il y a quelques années. Et à un moment, elle a décidé de se reprendre en main, de ne pas sombrer.
Elle choisit de vendre sa maison, devenue trop grande pour une femme seule, mais elle ne veut pas la vendre à n’importe qui. Elle tient à ce que cette maison reste un lieu de vie, d’amour, de partage à l’image de ce qu’elle y a vécu. Et puis, elle a trouvé dans ce camping une sorte de nouvelle famille.
Elle connaît tout le monde, elle est entourée, elle peut faire du sport, participer aux activités… Cela lui convient parfaitement. Elle aime vivre entourée, partager, ne pas être seule. Et c’est une femme de conviction.

Vous sentez-vous proche d’elle sur le plan humain ?

Oui, très proche, même.

Ce rôle vous a-t-il touchée personnellement ou fait écho à votre propre vie ?

Oui, dans un certain sens. Si je devais vendre ma maison, j’aurais le même souci qu’elle : ne pas vendre à n’importe qui. C’est une vraie résonance pour moi.

L’épisode parle aussi de familles recomposées, de reconstruction. Ce sont des sujets qui vous touchent ?

Bien sûr. Je vis moi-même dans une famille recomposée. J’ai adopté deux enfants tibétains : ma fille, que je connais depuis ses huit ans (elle en a 26 aujourd’hui), et mon fils, qui est officiellement mon fils depuis peu, mais dont je m’occupe depuis huit ans.
Je vis avec quelqu’un qui a aussi deux enfants, donc oui… on peut dire que chez moi, la famille recomposée, c’est du concret ! Même des petits-enfants sont présents actuellement à la maison. C’est très vivant.

Le concours de châteaux de sable apporte une touche de légèreté. Ce contraste entre émotion et humour vous a-t-il plu dans le scénario ?

Mais c’est ça, l’ADN de Camping Paradis. C’est un mélange d’humour, d’émotion, de tendresse… C’est léger, mais jamais creux. Il y a toujours de l’humain. Et cela fait du bien de voir ce genre de fictions, plus proches de la vraie vie, sans enquête policière à tout bout de champ.

Revenir dans une série aussi populaire, est-ce une façon de rester proche du public ?

Oui, peut-être. En même temps, je ne me suis jamais sentie éloignée de mon public. Mais c’est vrai que revenir à la télévision en ce moment, cela me fait plaisir.

Vous partagez l’écran avec Laurent Ournac. Comment s’est passée votre collaboration ?

J’ai beaucoup aimé. Laurent est un comédien, donc il sait comment parler aux acteurs. Il est à l’écoute, il a envie de s’amuser tout en restant très pro.
Il y a des metteurs en scène qui ne savent pas vraiment diriger les comédiens, surtout quand les tournages vont très vite, comme dans « Demain nous appartient ». Mais là, Laurent prend ce temps-là. Il est attentif à la direction d’acteurs, et cela fait toute la différence.

Une grande partie de votre intrigue se joue avec Sabine Perraud. Comment s’est passée cette rencontre artistique ?

Très bien. En fait, ce qui m’intéresse, au-delà de l’artistique, ce sont les rencontres humaines.
Comme dans « Demain nous appartient », où j’ai adoré travailler avec mes deux « filles », Juliette et Solène.
Sur Camping Paradis, j’ai redécouvert Laurent, avec qui je n’avais fait que croiser les chemins il y a dix ans.
J’ai aussi retrouvé mon ami Thierry, avec qui j’avais déjà beaucoup tourné, et c’était très agréable.
Et avec Sabine, on s’était croisées sur « Demain nous appartient », mais on ne s’était jamais vraiment rencontrées. Là, ça a été une très belle rencontre professionnelle, mais surtout humaine.

Vous avez aussi croisé la jeune actrice qui joue Rose. Avez-vous pu échanger avec elle ?

Non, pas vraiment. On s’est seulement croisées. Elle était souvent avec sa maman. On n’a pas eu l’occasion d’échanger.

En tant que comédienne d’expérience, aimez-vous conseiller les jeunes sur un tournage ?

Je n’aime pas imposer. Mais quand je vois quelque chose de flagrant, une petite chose qui pourrait vraiment aider un jeune comédien, alors oui, j’interviens avec beaucoup de douceur et de diplomatie. Pas pour me mêler de la mise en scène, mais pour donner un petit coup de pouce, par expérience.

Que diriez-vous du duo Madeleine–Pauline?

Ce sont deux femmes très différentes, de générations et de parcours opposés. L’une vit encore dans l’ambition de construire sa carrière, l’autre veut simplement continuer à vivre, à sa manière.
Mais les rencontres changent une vie. Et je pense que sans Madeleine, Pauline ne serait plus tout à fait la même. Elle l’aide à se poser les bonnes questions, à ralentir un peu dans une époque où tout va vite.

Si vous participiez au concours de châteaux de sable du Camping Paradis, vous viseriez quel trophée?

(Rires) Aucun ! Je n’ai jamais fait de château de sable. J’ai regardé les autres en faire, mais moi, jamais !

Et pour vous, aujourd’hui, c’est quoi le vrai paradis ?

Le vrai paradis, c’est chez moi, dans le Haut-Var. Je me suis créé mon petit coin de paradis, entourée d’arbres et de rivière. En pleine nature. C’est là que je suis bien.

Si vous pouviez rêver d’un rôle ou projet idéal ?

Ce serait un rôle en lien avec la nature, les animaux… Quelque chose de proche de mes convictions. Peut-être un rôle social aussi, une personne à l’écoute, ancrée dans le réel.
Ce n’est pas simple à définir, mais ce serait un rôle vrai, authentique, et proche de ce qui me touche profondément.

Avez-vous des projets à venir ?

Oui, je vais participer à Alter Ego, une série réalisée par Philippe Dajoux, un ami très proche.
Et puis je vais jouer dans Karma, la suite de la série web Astupe. Le producteur, Benoît Mazzucco, est un grand fan de Pause Café, qui a marqué sa vie. Il m’a proposé un clin d’œil : incarner la proviseure Joelle Mazart.
Enfin, fin septembre, je vais enregistrer Chroniques d’en haut dans les Pyrénées, autour de la transhumance des Mérens, pour France 3.
Donc finalement, je vais faire la Une, la Deux, la Trois… et le web ! (sourire)

Une belle envie de partager, en somme ?

Oui, exactement. Partager, transmettre, profiter aussi de toute l’expérience que j’ai accumulée, et continuer à apprendre.

Propos recueillis par Stéphanie

Photos : François Lefebvre/JLA/TF1