Thibaut de Lussy est un comédien français formé au Cours Florent et auprès de Jean-Laurent Cochet.
Passionné depuis l’enfance par le jeu, il débute sur les planches avant de se faire remarquer à la télévision et au cinéma.
On l’a vu dans des séries populaires comme Plus belle la vie, Clem, Section de recherches ou encore Family Business sur Netflix.
Egalement auteur et metteur en scène, il signe la pièce à succès Un écran, ça trompe énormément et prépare de nouveaux projets prometteurs.
Artiste polyvalent et curieux, Thibaut aime relever des défis, explorer des personnages atypiques et surprendre son public.

Vous avez commencé votre formation au Cours Florent et chez Jean-Laurent Cochet. Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir comédien ?
Depuis l’enfance, j’ai toujours eu envie de jouer. Ce n’est pas un film qui m’a « illuminé », non, c’était naturel. Je me souviens déjà, à l’école et au catéchisme, je faisais des sketchs pour mes copains. Un jour, le curé qui me trouvait assez indiscipliné m’a carrément mis sur scène pour « canaliser mon énergie ». J’avais 9 ans, c’était ma toute première scène, et j’ai adoré faire le clown. Depuis, j’ai toujours aimé faire rire.
Vous avez joué dans des séries cultes comme Plus belle la vie, Clem ou Section de recherches. Vous souvenez-vous de votre tout premier tournage ?
Oui, c’était au cinéma, pour le film Un Ange de Miguel Courtois, avec Elsa Zylberstein, Richard Berry et Pascal Grégoire. Je jouais un flic menacé par Elsa avec un pistolet. J’avais l’habitude du théâtre, donc j’ai joué la scène avec beaucoup d’énergie… Trop, même !
Le réalisateur a coupé et m’a dit : « Tu en fais trop, on est au cinéma. Ton visage sera en gros plan, il faut être plus naturel. Just be. » Je croyais qu’il me disait « Just bi »… j’ai paniqué ! 😅 Finalement, il m’a expliqué calmement : « Sois juste, ne cherche pas à jouer. » Cette leçon m’a marqué : au cinéma, on intériorise, au théâtre, on projette.
Si vous deviez choisir entre théâtre, cinéma et télévision ?
Le théâtre, sans hésiter. Sur scène, il y a un lien charnel avec le public. Quand on est fatigué, la scène nous redonne de l’énergie. Et puis, au théâtre, on peut recommencer chaque soir, corriger, améliorer. Au cinéma ou à la télé, une fois que c’est tourné, c’est terminé. J’aime ce côté artisanal du théâtre : pas de montage pour vous sauver, il faut être bon en direct.

Parmi vos rôles policier, psy, DRH, journaliste… Lequel vous a le plus marqué ?
J’adore jouer des personnages très éloignés de moi. Une fois, j’ai incarné un psy manipulateur et pervers, rien à voir avec qui je suis dans la vie, et je me suis éclaté ! C’est ça qui m’amuse : me transformer complètement. Comme Christoph Waltz dans Inglourious Basterds : il joue un nazi sadique, mais avec un plaisir évident. Plus un rôle est éloigné de moi, plus il m’attire.
Vous avez joué avec Catherine Deneuve, Alexandra Lamy, Romain Duris, Kad Merad… Qui vous a le plus marqué ?
Catherine Deneuve, bien sûr. Tout le monde était tendu avant son arrivée… et elle, d’une simplicité incroyable, est venue discuter tranquillement. Il y a eu un moment drôle : le décorateur avait interdit de toucher aux petits fours, mais Catherine a pris l’un d’eux en disant : « Je pense qu’à moi, on ne dira rien… » 😄 C’était un beau moment.
Vous avez aussi écrit des pièces, comme Un écran, ça trompe énormément. Qu’est-ce qui vous inspire?
L’idée m’est venue après une anecdote familiale : ma mère avait très mal pris une scène où j’étais en slip rose dans une autre pièce. J’ai trouvé ça tellement drôle que j’ai écrit une pièce entière où je suis… en slip rose ! Écrire me permet d’extérioriser, mais jouer, c’est autre chose : l’auteur réfléchit, le comédien ressent.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent suivre votre voie ?
Bougez-vous ! Ne dormez pas sur vos lauriers. L’action entraîne l’action. J’ai vu des comédiens très talentueux échouer faute d’initiative, et d’autres, moins brillants, réussir grâce à leur persévérance. Il faut travailler, répéter, multiplier les expériences : théâtre, pubs, séries, cinéma… et surtout y croire.

Quels sont vos prochains projets ?
Ma pièce actuelle cartonne, elle est prolongée jusqu’en décembre, et on envisage de l’adapter en scénario. Je travaille aussi sur une nouvelle pièce. L’idée, c’est de ne jamais s’arrêter, de rester en mouvement. Comme dit Franck Dubosc : « Toujours avoir un scénario d’avance. »
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Carlotta Forsberg
