Actrice passionnée et polyvalente, Roxane Turmel s’impose peu à peu dans le paysage audiovisuel français. Après ses débuts sur les planches, elle séduit le public dans plusieurs séries, dont « Brigade du Fleuve », où elle tient l’un des rôles principaux. Entre théâtre, télévision et web-séries, elle nous parle de son parcours, de ses préparations de rôle et de ses projets à venir.

Vous avez un parcours très riche entre télévision, théâtre et web-séries. Comment décririez-vous votre évolution en tant qu’actrice au fil des années ?
Ecoutez, je suis contente parce que j’ai eu la chance de toucher à plusieurs domaines. J’ai commencé au théâtre, puis j’ai fait des petites pubs, des courts-métrages, et ensuite je suis arrivée à la télévision, tout en continuant le théâtre. D’ailleurs, j’ai encore quelques dates de tournée pour un spectacle jeune public, Aladin, mis en scène par Jean-Philippe Daguerre. C’est chouette de pouvoir cumuler les deux.
J’adore être sur scène, mais tourner dans des séries, découvrir différents univers, c’est passionnant. J’aimerais bien aussi explorer le cinéma, mais ça, c’est encore une autre histoire. Ce qui est intéressant, c’est que chaque milieu est différent : on rencontre des gens variés, on travaille autrement, et ça enrichit énormément mon parcours.
Parmi tous vos rôles, y en a-t-il un qui vous a particulièrement marquée ou qui a changé votre façon d’aborder votre métier ?
Ce n’est pas vraiment un rôle, mais plutôt un spectacle : Moulin à Parole. C’était un seul-en-scène et, à l’époque, j’étais très jeune, je « sortais de l’œuf ». J’avais déjà joué un peu, notamment avec une compagnie montée à la sortie du Cours Simon, mais ce spectacle-là m’a fait grandir beaucoup plus vite.
Il m’a permis de rencontrer énormément de monde, de participer à mes premiers festivals d’Avignon, d’apprendre à monter et à diffuser un spectacle. J’y ai porté plusieurs casquettes : comédienne, productrice, communicante… J’avais évidemment un metteur en scène, mais j’avais aussi mon propre regard sur le projet. Ça a été une étape fondatrice dans mon évolution.
Pour incarner des personnages très différents, comment préparez-vous vos rôles ? Avez-vous des rituels ou des méthodes spécifiques ?
Pour moi, tout commence par l’apprentissage du texte. Je dois le connaître sur le bout des doigts. Je lis à voix haute, j’apprends en faisant la vaisselle, en conduisant, en faisant du sport… Je teste différents tons et différentes intentions.
Une fois le texte maîtrisé, je peux me concentrer sur le personnage et ses émotions. Je travaille beaucoup à l’instinct, je ne suis pas une comédienne qui passe des heures à analyser chaque mot.
Pour les rituels, j’en ai quelques-uns, mais ils varient selon les spectacles. Par exemple, avant une représentation, j’ai déjà fait… 40 squats juste avant le lever de rideau ! Pour d’autres, c’est trois passages aux toilettes par stress 😅. Ça dépend vraiment du rôle et de l’énergie demandée.

Vous êtes l’un des rôles principaux dans Brigade du Fleuve. Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce projet ?
Ce qui m’a séduite, c’est d’abord la promesse d’une collection d’épisodes avec la même équipe. On n’avait jamais vu de série centrée sur une brigade fluviale, et ça m’a paru original.
Jouer une lieutenante sur la Loire, tourner à Tours et à Blois, c’est un plaisir. D’autant que mon compagnon est tourangeau, donc j’ai un vrai attachement à la région.
Ça a été une immense chance que Joana Delon me propose de passer le casting, et que Bénédicte Delmas ait eu un coup de cœur. Ce n’était pas gagné : je n’étais pas très connue à la télévision, mais elles se sont battues pour moi. Et aujourd’hui, je m’éclate avec une équipe géniale et des partenaires formidables.
Comment avez-vous préparé physiquement ce rôle, notamment pour les scènes d’action ?
Je m’y suis remise sérieusement ! Mon personnage étant une ancienne championne de natation, je devais être crédible. Je ne voulais pas qu’on se dise : « Elle ne sait pas nager » 😅.
Je me suis donc remise au sport : trois séances de natation par semaine, du renforcement musculaire.
Au final, ça m’a fait beaucoup de bien, et depuis, je continue le sport régulièrement. Ça aide autant pour le corps que pour la tête.
Quelle a été la scène la plus difficile ou la plus marquante à tourner ?
Sans hésiter : la séquence de natation ! J’avais dit au casting que j’étais une bonne nageuse… ce qui est vrai. Mais entre savoir nager et enchaîner plongeons, culbutes et longueurs en pleine action, il y a une différence 😅.
Le jour du tournage, il faisait un froid glacial : 2°C à l’extérieur, l’eau de la piscine était presque gelée, et on a passé la journée dedans ! Heureusement, toute l’équipe était hyper soudée, ce qui nous a permis de garder le moral et même de bien rigoler. Mais je m’en souviendrai longtemps.

Comment se passe le travail avec le reste de l’équipe, notamment dans les scènes de tension ou d’action ?
On s’entend tous extrêmement bien, il y a une vraie complicité. Quand on est proches de ses partenaires, tout est plus simple : les scènes d’émotion comme les scènes d’action.
Pour les cascades, certaines sont chorégraphiées pour éviter les blessures. On a même passé un permis bateau pour les séquences sur le Zodiac ! La production nous encadre beaucoup, ce qui nous permet d’être à l’aise et en sécurité.
Si vous deviez décrire Brigade du Fleuve en trois mots ?
Ouh… difficile ! 😅 Je dirais : haletant, moderne et familial.
C’est du polar, mais avec une vraie chaleur humaine et une belle cohésion d’équipe.
Vous avez repris le rôle de Sylvia dans la nouvelle version de Plus belle la vie. Qu’avez-vous ressenti en revenant dans cet univers ?
J’étais ravie ! C’était ma première expérience télévisée, j’y ai passé une année et j’y ai rencontré de vrais amis. Revenir à Marseille, retrouver l’équipe et une partie des comédiens, c’était très émouvant.
Même si tout le monde n’est pas revenu, l’esprit de famille est resté. Et puis, relancer la série après une telle aventure, ça avait quelque chose de spécial.
Quels sont vos projets à venir ?
Nous commençons le tournage de Brigade du Fleuve 3 le 22 septembre. Si le public continue d’apprécier, on pourrait revenir une ou deux fois par an.
Je présente aussi Montmartre au Festival de la Fiction de La Rochelle le 18 septembre. Et puis, je poursuis les castings et les projets théâtre : notamment Aladin, où j’interprète la princesse Yasmine, en tournée cet hiver.
Bref, beaucoup de belles choses à venir !
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Martin Lagardère
