Jessie Fasano : « Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves ! »

Chanteuse et choriste talentueuse, Jessie Fasano est une artiste originaire de Belgique installée à Paris depuis plus de quinze ans. De ses débuts à la chorale d’église à Liège jusqu’aux planches des comédies musicales parisiennes, en passant par les tournées et les plateaux télévisés, son parcours est marqué par la passion, la persévérance et une polyvalence impressionnante. Dans cette interview, Jessie revient sur ses expériences musicales, ses collaborations avec de grands artistes, sa transition vers l’acting et partage sa vision de la scène, de la vie professionnelle et familiale. Un témoignage sincère et inspirant d’une artiste qui n’a jamais cessé de se réinventer.

Peux-tu nous raconter ton parcours musical et comment es-tu devenue chanteuse ?

Je suis originaire de Belgique. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours chanté. Enfin, c’est ce que mes parents m’ont dit. Depuis toute petite, j’ai chanté à la chorale de l’église, entre 8 et 12 ans. Ce sont vraiment les premières prémisses de ma vie musicale.

À 16 ans, j’ai commencé à prendre des cours particuliers de chant à Liège. Parallèlement, j’ai fait un peu d’académie en chant lyrique. J’habitais à l’époque à Seraing.

La condition de mes parents, c’était de faire de la musique uniquement si j’obtenais mon diplôme. J’ai donc terminé mes études et commencé à passer plein de castings. J’ai décroché mon premier contrat au Trocadéro de Liège. C’était mon premier boulot, j’avais 19 ans, et j’y ai travaillé deux saisons. C’était hyper formateur, car il fallait chanter, danser et jouer la comédie même en wallon ! Ce sont vraiment de super souvenirs.

Après ces deux années, j’ai décidé de tenter ma chance à Paris. Je reviens toujours en Belgique parce que ma famille y est, mais j’ai eu l’occasion de participer à la comédie musicale Hopes, montée par Alec Mansion, en 2015 ou 2016. On a tourné et joué à Bruxelles, dans différentes villes de Belgique. C’était la seule fois depuis mon arrivée à Paris, il y a presque 20 ans, que j’ai pu chanter en Belgique mais j’adorerais recommencer !

Je suis arrivée à Paris en 2007 et, en 2008, j’ai décroché mon premier contrat dans une comédie musicale ici : Le Soldat Rose, de Louis Chédid.

Comment tes expériences personnelles ont-elles influencé ta musique et ton interprétation ?

Elles m’ont surtout permis d’évoluer. J’ai eu la chance de travailler sur des projets hypers complémentaires, mêlant chant, danse et comédie, ce qui m’a permis de me perfectionner dans ces trois arts. Aujourd’hui, c’est essentiel d’être polyvalente et de pouvoir s’adapter à des demandes toujours plus exigeantes.

Qu’est-ce qui t’a motivée à réaliser ta première bande démo comédienne ?

C’est assez récent. J’ai fait énormément de choses ces 20 dernières années, mais je n’avais jamais osé me lancer vraiment dans l’acting pur. Dans les comédies musicales, on joue toujours derrière la musique ou derrière un personnage. J’avais envie de travailler mon jeu de comédienne sans artifices.

Il y a deux ans, je me suis décidée. J’ai repris les cours de théâtre, fait des stages de doublage et suivi des formations au Cours Florent, à Pygmalion, puis au Studio Muller, où j’ai terminé mon cursus cette année et obtenu ma certification. Cela m’a permis de créer ma bande démo comédienne pour démarcher des agents et développer ma carrière dans l’acting.

Tu as travaillé avec des artistes très variés, de Louis Chédid à Black M. Comment abordes-tu ces collaborations ?

Très différemment selon les projets. Avec Louis Chédid, c’était un rêve réalisé, un travail très formateur et un échange constant, j’en garde un merveilleux souvenir. Ce qui est important à souligner, c’est que Louis Chédid était présent à chaque étape des répétitions du Soldat Rose, ce qui est rare. Avec Black M, on est dans le hip-hop et le rap. J’ai fait ses chœurs sur un Taratata et il m’a proposé de participer à sa tournée. Quelques mois après, j’ai appris que j’étais enceinte et c’était le gros stress quand j’ai dû lui annoncer, sauf que sa réaction a été incroyable. Il m’a dit tu es en train de me montrer le porte bonheur de notre tournée, c’est génial. La tournée a continué tout au long de ma grossesse et je n’ai quasiment rien raté. Son soutien a été incroyable.

Y a-t-il quelque chose d’amusant ou de surprenant que tu pourrais partager sur tes collaborations sur scène ou en studio ?

Oui, lors de la tournée de N’oubliez pas les paroles, on a passé six mois ensemble dans un tourbus, du matin au soir. C’était comme une petite famille. Entre les rigolades et la camaraderie, c’était une expérience inoubliable.

Tu interprètes du funk,de la soul, du jazz et de la variété française. Comment choisis-tu tes morceaux ?

Ça dépend. Pour les concerts ou événements, je m’adapte aux préférences du public. Pour mon répertoire personnel, je choisis ce que j’aime chanter. Dans le funk et la soul, il y a tellement de pépites qu’il est facile de s’inspirer.

Quelle est la force de ta voix selon toi et comment aimes-tu la transmettre sur scène ?

Je dirais que je suis entière et sincère dans ma manière de chanter. Je veux transmettre cette authenticité sur scène, que ce soit à travers ce que je chante ou la manière dont je le ressens.

Y a-t-il un style ou un morceau que tu aimerais explorer prochainement ?

Il y en a toujours. Dès que je découvre quelque chose qui me plaît, j’ai envie de m’y lancer, mais je n’ai pas encore de projet précis.

Quels projets artistiques prépares-tu pour les mois à venir ?

Je me concentre sur l’acting. J’ai terminé ma formation et je rejoins un groupe de training professionnel avec des comédiens expérimentés pour peaufiner mon jeu et travailler devant la caméra. Mon objectif est de décrocher des rôles, peut-être dans une série quotidienne.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la musique ou la comédie ?

Si c’est vraiment votre passion, il faut y aller et ne rien lâcher. Le succès dépend surtout du travail acharné et de la persévérance. La chance vient après l’effort. Dans notre métier, il faut sans cesse évoluer et s’adapter.

Comment trouves-tu l’équilibre entre vie personnelle et carrière artistique ?

C’est une organisation millimétrée. J’ai deux enfants que j’élève seule et une famille en Belgique. Tout est planifié à l’avance, avec l’aide de babysitters. Je leur parle beaucoup et ils savent quand je travaille et quand je suis disponible à 200 %. Même si je rentre tard, je profite de moments privilégiés avec eux.

Quelle est ta plus grande satisfaction dans ton parcours ?

Ne jamais rien lâcher et voir que ça porte ses fruits. J’ai toujours besoin d’apprendre, de me former et de découvrir de nouvelles choses. Ma satisfaction, c’est de vivre intensément et passionnément la vie que je voulais.

Pour terminer, que peut-on te souhaiter ?

Que ça continue et plein de jolis rôles au cinéma, à la télé ou sur scène !

Propos recueillis par Stéphanie

Photos : Jessie Fasano