Autrice-compositrice-interprète, Elia Rose fait partie de ces artistes qui cassent les codes avec grâce. Entre électro rétro, textes sincères et touches fantasques, la Belge impose une pop hybride, vivante et résolument libre. Entièrement indépendante, elle trace son chemin loin des sentiers balisés, portée par une énergie débordante, une esthétique forte et une envie féroce de créer, de vibrer et de faire danser.
A l’occasion de la sortie de son album ‘No Maybe Coco’, elle nous ouvre les portes de son univers coloré, sincère et un brin déjanté. Une rencontre spontanée, à l’image de son art.

Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Qui es-tu en dehors de la musique ?
Alors… en dehors de la musique, ça n’existe pas vraiment, puisque la musique fait partie intégrante de ma vie ! Mais bon, je suis autrice-compositrice-interprète, et j’aime plein d’autres choses aussi. En ce moment, par exemple, je viens d’acheter une petite maison que je retape entièrement.
J’adore jardiner aussi. Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est la musique.
Comment la musique est-elle entrée dans ta vie ? Y a-t-il eu un moment déclencheur ?
Mes deux parents sont musiciens, donc je suis vraiment née dedans. Il n’y a jamais eu d’autre projet pour moi, entre guillemets. C’était une évidence. Et j’ai eu la chance d’être soutenue dès le plus jeune âge.
On peut dire que j’ai commencé très tôt, même dans le monde semi-pro. J’ai débuté dans l’émission Pour la Gloire en 2001, et depuis, je n’ai jamais arrêté.
Ton univers musical est à la croisée des genres. Comment définirais-tu ton style aujourd’hui ?
A l’origine, ce projet avait un son très années 80, avec beaucoup d’électro. Aujourd’hui, on évolue vers quelque chose de très dansant, moderne, avec des sons parfois un peu improbables – des choses qu’on n’entend pas tous les jours. L’idée, c’est vraiment de se démarquer de ce qui existe déjà. C’est notre défi : ne pas rentrer dans des cases.
Quels sont les artistes ou les influences qui t’ont marquée, musicalement ou humainement ?
Ouh là, il y en a beaucoup ! Depuis toute petite, je suis fan de Michael Jackson. J’ai aussi eu ma grosse période disco, que j’adorais. À tel point que j’avais même un groupe de reprises disco.
Mon style évolue tout le temps. Et aujourd’hui, il y a tellement de choses formidables qui sortent que, comme tout le monde, j’ai du mal à tout suivre !
Peux-tu nous parler de ton dernier album ? Quelle est son histoire ?
Mon dernier album s’appelle ‘No Maybe Coco’. C’est un condensé de ma vie quotidienne, avec un peu de tout.
Il y a des morceaux plus mélancoliques, comme Lonely, qui parle de solitude. Je l’ai écrit après une tournée d’été, quand je me suis retrouvée seule dans mon studio. C’est un moment où je ressentais fortement ce sentiment.
Et puis à côté de ça, il y a des chansons complètement décalées, comme celle d’une licorne qui apprend l’irlandais ! Ça me ressemble : je suis entière, spontanée, et je fais les choses avec naturel. Cet album, c’est vraiment moi.
Tu sembles très impliquée dans chaque détail de ton univers, du son à l’image. Quelle importance a l’esthétique visuelle pour toi ?
C’est aussi important que la musique. Très souvent, quand je compose un morceau, j’imagine déjà le clip qui l’accompagne. Pour moi, tout est lié : l’image sert la musique, et inversement.
Et puis j’ai souvent des idées farfelues ! J’aime m’entourer de gens créatifs, un peu « perchés », prêts à me suivre dans mes délires.

La scène est un moment important pour une artiste. Comment vis-tu cette connexion avec le public ?
J’adore la scène ! C’est vraiment mon élément. Quand je monte sur scène, il se passe quelque chose. Les gens s’amusent, ils se lâchent.
Même ceux qui ne me connaissent pas finissent par se détendre au bout de quelques minutes.
Je mets souvent une tête de licorne sur la tête (rires) – c’est un moment où tout devient possible.
Et ça fonctionne plutôt bien !
As-tu un souvenir marquant de concert ou de rencontre avec un fan ?
Oh oui, j’en ai plein ! Aujourd’hui, j’ai une petite fan base, des gens qui me suivent très régulièrement.
Je ne vais pas en citer un ou une en particulier, car plusieurs me tiennent à cœur. Mais ce qui me touche, c’est que pour certaines personnes, ma musique fait vraiment partie de leur quotidien : c’est leur réveil le matin, leur sonnerie de téléphone… C’est pour ça que je fais de la musique.
Dans une industrie musicale parfois formatée, comment fais-tu pour garder ton authenticité ?
Ma grande chance, c’est d’être en auto-production. Je suis seule à prendre les décisions pour moi, sans label pour me dicter quoi faire.
C’est une manière de rester fidèle à moi-même, d’éviter les compromis commerciaux, et de créer ce que j’ai vraiment envie de partager, au moment où je le ressens.
Quels sont les défis que tu rencontres en tant qu’artiste indépendante ?
Ils sont quotidiens ! Le principal, c’est l’aspect financier. Je produis tout moi-même : les clips, les enregistrements, la promo, les sorties d’albums… tout ça coûte beaucoup.
Mais je fais en fonction de mes moyens, je dose, et surtout, je réinvestis chaque euro que je gagne dans mes projets.
A part l’album, as-tu d’autres projets en cours ?
Oui, beaucoup ! En ce moment, je travaille aussi sur un spectacle pour enfants. C’est un tout nouveau projet que j’ai commencé il y a quelques mois, mais qui prend forme très vite. Ça parle à beaucoup de gens, donc je pense que ça verra le jour bientôt !
Si tu devais résumer ton message artistique en une seule phrase ?
Patience et persévérance !
Et enfin, un mot pour celles et ceux qui te découvrent aujourd’hui ?
Je dirais que le mieux, c’est de venir me découvrir en live. Il paraît que c’est là que la magie opère. Et je trouve ça génial que les gens sortent encore voir des concerts, malgré l’énorme offre culturelle qu’on a aujourd’hui.
Alors merci à celles et ceux qui prennent ce temps pour découvrir de nouveaux artistes. C’est précieux !
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Elia Rose