Amaury Vassili : « Chaque chanson est un voyage vers le cœur des gens »

De ses débuts à Rouen aux toits de New York pour son premier clip, Amaury Vassili raconte son parcours exceptionnel. Entre concours de chant, Eurovision, collaborations prestigieuses et tournées intimistes, il partage sa passion et sa vision de la musique. A ne pas manquer : Amaury Vassili sera à Verviers le 25 octobre pour son spectacle « Un piano et ma voix ».

Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a donné envie de chanter, de votre enfance à Rouen ?

Eh bien, ce n’était pas une envie immédiate de chanter. J’avais d’abord exploré le piano, la guitare et d’autres instruments. Puis un proche m’a conseillé : « Tu devrais peut-être essayer le chant, ça pourrait te plaire. »

Peu après, nous avons trouvé un centre de comédie musicale pour jeunes publics, où l’on apprenait les bases du chant, de la danse et des arts du spectacle. C’est là que j’ai eu mon premier contact avec la scène, comme je la pratique aujourd’hui.

A14 ans, vous remportiez déjà plusieurs concours de chant. Etait-ce la gloire immédiate ou juste beaucoup de nuits blanches à répéter ?

Les concours de chant, c’est un mélange des deux ! C’est sympa parce qu’on retrouve ses amis, on commence à connaître les participants, et ça devient un peu comme un sport. Bien sûr, l’esprit de compétition grandit, mais à cette époque, je ne pensais pas encore en faire mon métier.

Vous avez été révélé au grand public grâce à la télévision. Quels souvenirs gardez-vous de vos premiers singles ?

Le plus marquant, c’est le premier voyage à New York pour tourner le clip de mon premier single diffusé sur TF1. Partir sur les toits des buildings, c’était une expérience incroyable. Cela symbolisait le début de ma carrière, avec des gens qui croyaient en moi et me donnaient l’opportunité de vivre de ma musique.

Votre premier album, Vincero, vous a valu un double disque de platine à seulement 20 ans. Comment avez-vous géré cette pression si jeune ?

Au moment de sa sortie, je n’ai pas vraiment ressenti de pression. Celle-ci est arrivée plus tard, pour les albums suivants, car il faut alors retrouver le même succès ou évoluer encore. Le premier album reste surtout une grande satisfaction et un point de départ pour réfléchir à la suite de ma carrière.

Vous avez su évoluer du classique à la lyric-pop et aux compositions originales. Comment définiriez-vous votre style aujourd’hui ?

C’est difficile à définir exactement. Je me considère davantage comme un artiste interprète de variété, française et internationale. Le terme « lyric-pop » correspond en France à la variété lyrique, mais dans d’autres pays, ça peut être assimilé à du crooner. Je tente d’apporter une touche classique aux chansons tout en gardant mon style.

Parmi tous tes albums, lequel vous tient le plus à cœur ?

Le premier album reste très spécial. Tout est arrivé très vite et je n’ai pas eu le temps de rêver cette étape. Chaque nouvel album a son importance, mais le premier a cette saveur unique de rencontre avec le public et de découverte de ma propre carrière.

Participer à l’Eurovision a été un moment clé. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui rêve de représenter son pays ?

Profiter pleinement de l’expérience et rester serein. Il faut être sûr de sa voix et de sa chanson, sans se mettre une pression excessive. C’est aussi l’occasion d’ouvrir et de partager avec les autres artistes : c’est une véritable fête de la musique.

Quelle collaboration vous a le plus marqué ?

La collaboration avec Roberto Alagna en 2021, pour mon album de Noël Wheel of Christmas, a été incroyable. Même si son emploi du temps était chargé, il a été très à l’écoute et volontaire. J’ai eu le rôle de producteur sur ce projet, ce qui m’a permis de diriger Roberto en studio. C’était une expérience enrichissante et inoubliable.

Comment choisissez-vous les thèmes de vos compositions ?

Je reçois beaucoup de chansons de compositeurs et d’auteurs. Le choix se fait instinctivement : je ressens certaines chansons et leur potentiel émotionnel. Certaines chansons nécessitent de mettre l’accent sur les paroles, d’autres sur la mélodie. L’essentiel est de toucher le public.

Qu’est-ce qui fait qu’une voix peut vraiment toucher le cœur des gens ?

C’est un ensemble de choses : la puissance, les nuances, la légèreté, le poids des mots et leur sens. L’ADN d’une chanson peut être réinterprété tout en y apportant sa propre personnalité.

Vous avez remporté Mask Singer. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

C’était génial et très amusant ! J’avais juste eu un petit garçon et je me suis dit que dans quelques années, je pourrais lui montrer mes performances sans rien lui dire, pour qu’il découvre que c’était moi derrière le masque.

La tournée Un piano et ma voix se poursuit en France et en Belgique. Qu’est-ce qui rend ce format si spécial ?

C’est une mise à nu. On est simplement le pianiste et moi. L’impact des mots et de la musique est amplifié. Il y a une proximité incroyable avec le public, et chaque chanson est adaptée pour créer un moment unique et authentique.

Que pensez-vous de la Belgique et de son public ?

J’ai toujours été très bien accueilli en Belgique, à Liège notamment. C’est un public passionné et chaleureux. J’y retourne régulièrement, et j’ai l’impression de mieux connaître ce public à chaque passage.

Quels sont vos projets actuels ?

Le projet numéro 1 est mon prochain album. Je travaille actuellement à l’écriture, à la composition et à la réalisation, et j’espère pouvoir le présenter au public au printemps 2026.

Propos recueillis par Stéphanie