Stefy Rika : « J’ai fait une formation avec la technique CVT qui est très complète et qui me permet justement de pouvoir coacher les gens, de pouvoir les aider à atteindre leurs objectifs pros ou pas. »

Rencontre avec la sympathique et talentueuse choriste, Stefy Rika. Stefy n’est pas une simple choriste mais elle est aussi coach vocal.

Qui est Stefy Rika en quelques lignes ?

Oh, quelle horreur! Je déteste cette question! Alors, ça c’est la pire question qu’on peut me poser parce que j’arrive jamais à dire qui je suis. Qu’est-ce que je peux dire sur moi? Stefy Rika, c’est une chanteuse qui chante avec des artistes depuis plus de 15 ans maintenant en Belgique, que ce soit des artistes flamands ou francophones qui vit des tournées et des studios.

Je fais des concerts un peu partout dans le monde et je continue à faire cette activité là, mais en étant aussi coach vocal.

J’ai la chance de faire ce métier, de chanter dans des albums, de faire des tournées, des concerts, des studios, des collaborations avec pas mal d’artistes belges, qui me font confiance. Et cela continue et c’est parfait.

Justement, en parlant de collaboration, on a pu te voir aux 25 ans de Sud Radio, avec Grandgeorge, comment est venue cette collaboration ?

Quand la tournée avec Selah était terminé c’était tellement intensif que j’ai fait un rejet de musique pendant quelques mois. 

C’était très bizarre car la musique et les tournées, c’était mon rêve mais c’était tellement intense que j’ai eu un peu un rejet.

Puis un jour, on m’a appelée pour faire des choeurs pour le deuxième album de Grandgeorge «  Face to Faith » dont j’ai chanté dans quelques morceaux. Ensuite, Grandgeorge m’a contactée en me disant : « est-ce que tu ne voudrais pas venir avec moi en tournée avec mon équipe ? » Au début, j’ai dit non. Je refusais tout.

On m’avait même appelée de France pour faire une tournée, je refusais. Je refusais tout car je ne voulais plus entendre parler de tournée.

Et en fait, Grandgeorge m’a eue à l’usure car il m’a invitée au resto, il me parlait un peu de son album, il est super sympa, il est très friendly, donc je me dis, bon, allez, pourquoi pas, on repart. Et puis la musique m’a vite manquée aussi parce que c’est dans mon ADN. Chanter, ça fait partie de moi, je ne sais pas faire autre chose. J’ai essayé, mais voilà, je reviens toujours à ça. Et finalement, j’ai accepté.

Et depuis, on ne se lâche plus. Ça fait maintenant, depuis, ouf, 2018.

Et à l’époque, j’ai travaillé aussi car la tournée était terminée et  tous mes jours de congés, c’était pour chanter avec Grandgeorge et Zap Mama. Et oui, je faisais aussi Zap Mama en ce moment-là. Tous mes congés, c’était pour être sur scène, respirer en bref.  C’était mon congé.

Et que pourrais-tu dire de tes autres collaborations ?

Que dire ? C’était génial. Moi, j’ai adoré.

Franchement, j’ai eu énormément de chance de chanter avec des gens que j’ai adorés, que j’ai kiffés. Je me suis amusée. J’ai appris énormément.

Avec Zap Mama, j’ai beaucoup appris sur les harmonies, les chœurs, la danse. Moi, je n’avais jamais dansé sur scène. Elle me disait, avec moi, il faut danser.

Donc, c’était chorégraphie, chanter et en même temps, on faisait des instruments. Avec elle, c’est direct, elle nous montre une fois, il faut le faire. Donc, c’était une très bonne école. Ça m’a bien appris sur les harmonies, sur pouvoir jouer un instrument sur scène, m’habiller aussi parce que j’étais quelqu’un de très complexée.

Je m’habillais toujours en noir, j’étais toujours cachée. Elle m’a appris à me mettre en talons. Comme je suis quelqu’un de grande, j’ai toujours voulu me rapetisser et être la plus petite possible. Je ne voulais pas trop qu’on me voie mais je voulais chanter.

Elle m’a vraiment poussée pour dire qu’il faut qu’on te voie, tu es jolie, on y va, t’as du talent, montre-le aux gens. C’est comme ça que j’ai appris et la scène m’a beaucoup aidée à m’accepter, si je puis dire, moi en tant que personne. Zap Mama, c’est beaucoup ça.

Pour Axelle Red elle m’a fait faire directement des percussions sur scène. Je devais remplacer le percussionniste Jamiroquai « Sola Akingbola » un tueur. 

Moi, je n’étais pas du tout percussionniste, et elle m’a mis des percussions devant moi HAHA… 

Au final  j’ai fait deux albums « Rouge ardent & The songs (acoustic) + les 2 tournées mais au début, on était censé faire que trois dates.

Elle a dit, vous savez quoi, vous me suivez pour toutes les dates. De trois dates, on est passés à la tournée complète. Après, il y avait un autre album qui était acoustique.

C’était aussi un apprentissage de fou. Quand un musicien arrivait, c’est moi qui lui donnait ses voix. C’était vraiment un travail que j’ai adoré. En plus qu’elle est adorable, tout s’est bien passé. 

Pour Selah Sue C’est encore une autre chose. J’aimais beaucoup ce qu’elle faisait. J’ai fait une audition que j’ai failli rater. Je n’y croyais pas. Je voulais partir. Finalement, je suis restée et on ne s’est plus quittées. Là aussi,j’ai beaucoup appris. 

Tout ce que j’ai eu avant m’a vraiment forgée pour être qui je suis aujourd’hui.

Chaque artiste m’a vraiment appris des choses.

J’ai chanté pour  Bazart  qui est un groupe flamand. Là, je devais chanter en flamand et je ne suis pas du tout flamande, Racoon et Balthazar aussi.

Il y avait Rokia Traoré aussi pour qui j’ai chanter. Tout ça m’a beaucoup appris.
Maintenant, je n’appréhende plus trop les choeurs et les harmonies peu importe la langue, et le style. J’ai fait du rock, du gospel, de la pop.

J’ai fait un peu de tout. De la musique française. Ça m’a bien appris ces quinze ans.

As-tu déjà fait des tournées en solo ?

Je n’ai pas fait de tournées en solo. Par contre, avec Grandgeorge, on a fait la B-side expérience. J’étais la seule fille, le premier single qu’il a voulu sortir, c’est un single où je chante toute seule. L’équipe était là, mais c’était moi qui étais devant la scène.

C’était moi qui devais amener le public, faire les interviews. C’était horrible pour moi la RTBF est venue, on est passés au JT du 20h. Moi, je voulais me cacher. Chaque fois qu’il y avait un journaliste, il voulait m’interviewer. Pour moi, c’était le pire moment haha..

Là, on a fait des concerts. Grandgeorge voulait produire un single pour moi mais cela ne s’est pas fait car il y a eu le Covid. On devait faire un clip. On devait vraiment commencer à lancer un projet à moi. Le Covid a tout stoppé.

Il y a beaucoup de gens qui me demandent pour me voir en solo et c’est vrai que je devrais le faire mais ce n’est plus une priorité. Avant, évidemment, c’était mon rêve de sortir mon truc, de chanter pour moi. Mais maintenant, je suis bien dans mon côté choriste. Je ne dirais pas non au côté solo, mais comme le collectif B-Side, j’aimais bien car c’était vraiment une équipe. Peut-être que je ne devrais pas le dire, mais je pense qu’il est possible qu’on continue ça et qu’on ressorte des morceaux.

As-tu d’autres collaborations en vue ? Comme par exemple en France, que tu as refusé.

Là, non. D’autres collaborations, pour l’instant, en France, non.

Il y a les YKONS qui m’ont appelé. Ils font un concert au Cirque Royale en juin. Je ne pense pas que je peux en dire plus mais ca ça va être top. En tout cas, ils m’ont appelée pour une collaboration. Ils sont super sympas, super cools.

En 2020 j’ai chanté pour l’album du groupe français Delgres, j’y ai fait plusieurs titres. Je n’ai pas fait la tournée avec eux, mais ce qui était drôle, c’est qu’avec Selah Sue, on faisait parfois les mêmes festivals.

Et j’entendais ma voix alors que je n’étais pas sur scène. C’était super bizarre mais c’était trop chouette.

Si je dois vraiment dire avec quel artiste français que j’aimerais collaborer, ca serait Dadju car j’aime bien son style; sa musique. J’aime bien comment il pose sa voix. Comment il chante.

Tu es aussi coach vocal. Peux-tu nous en parler ?

Oui, oui.
Je coach depuis 2012 mais je m’y suis vraiment remise l’année passée.

Justement, quand la tournée Selah Sue s’est arrêtée, je voulais continuer à travailler, mais dans la voix. Chanter, évidemment, toujours mais pas que.

Depuis le temps que je travaille à chanter avec des artistes, je voulais vraiment pousser un peu ce côté-là, ce côté vraiment instrumental de la voix. Et voilà.

J’ai commencé en 2012 puis j’ai arrêté. Ensuite, j’ai repris et j’ai de nouveau arrêté. Et là, maintenant, je me suis dis que je vais vraiment m’y mettre. Et donc, j’ai fait une formation avec la technique CVT qui est très complète et qui me permet justement de pouvoir coacher les gens, de pouvoir les aider à atteindre leurs objectifs pros ou pas

J’aimais déjà beaucoup, mais en apprenant plus, j’aime encore plus. Je suis hyper contente d’avoir pu concrétiser cela. C’est vraiment une méthode simple, c’est efficace, c’est concret parce que c’est basé sur l’anatomie.

Evidemment, je peux rajouter cela car j’ai de l’expérience. Mais ce qu’on donne, en tout cas, comme exercice, ce sont des exercices concrets. Donc, oui, j’aime beaucoup. Je suis très contente de cette formation et de le concrétiser et d’avancer, d’évoluer là-dessus. Il y a des gens qui me font confiance.

J’ai déjà pu un peu aider Grandgeorge, surtout l’équipe, car ils m’avaient demandé genre Vas-y, montre-moi. Et j’étais très contente parce qu’en deux minutes, j’ai réglé le problème.
Et puis, on me connaît beaucoup en tant que chanteuse, même si j’ai de la crédibilité parce que je chante depuis des années c’est un autre travail aussi, être coach. Tout chanteur ne peut pas être coach. Ce sont deux métiers qui se rassemblent, mais qui ne sont pas pareils. Je suis très contente d’avoir pu faire ça.

Et même Selah Sue, j’ai pu aussi l’aider pour un mini truc et j’étais vraiment fière de moi car ça a fonctionné directement.
Plus on le fait, plus on a des cas, qu’on arrive un peu à débloquer et à ajuster et c’est magnifique !

Et où fais-tu le coaching ?

En fait, le coaching se fait à Mons, à Lasne chez la DREC et bientôt à Bruxelles, on m’a demandé, aussi, pour aller vers Ottignies Louvain-la-Neuve, mais bon, voilà, je préfère faire bien évoluer, d’abord, une ville, ou deux, et puis, après, m’agrandir

Et si les gens veulent te contacter ?

Alors, ils peuvent me contacter par Instagram sur ma page professionnelle STEFY RIKA OFFICIEL et Facebook c’est Stefy Rika.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui voudrait se lancer dans la musique ?

Les conseils ? Alors, je dirais bosser sérieusement. Peut-être travailler pour être reconnu, pas forcément connu. Moi, c’est ce que j’ai cherché. En fait, quand j’étais plus jeune, je cherchais à être connue.

Maintenant, je suis reconnue et c’est ce que je préfère, en fait. Je préfère qu’on dise « Ah, Stefy Rika, je sais qui tu es ! » et être reconnue par tous les autres artistes.

Pour moi, ça a beaucoup plus de valeur que d’être connue. Maintenant, évidemment, il faut suivre ses rêves, pas lâcher l’affaire, car malheureusement, beaucoup d’appelés peu d’élus, mais il ne faut pas lâcher l’affaire, il faut se battre, faire tous les castings qu’ils peuvent faire pour qu’on les remarque, pour qu’on les entende, se faire voir, pas hésiter à faire sur les réseaux sociaux à se montrer, à chanter, à montrer ce qu’on veut.
Prendre des cours chez moi ! Voilà ! En faisant un peu de pub au passage, prendre des cours et, oui, vraiment connaître son instrument et connaître tout son potentiel c’est important !!!

On reste souvent dans son confort, et je le sais, parce que moi, c’est pareil, je l’ai fait très longtemps et je le fais encore parfois, alors qu’on peut faire tellement plus quand on connaît bien son instrument.
Ça nous évite aussi les blessures d’avoir la voix cassée, les cordes vocales sont quand même fragile, donc il faut en prendre soin.

Et puis on n’a que deux, c’est pas comme une guitare, ils peuvent changer leurs cordes, nous, c’est un peu plus compliqué, quoi. Donc, oui, c’est important de prendre soin de sa voix, de connaître son instrument, de travailler, bosser, de se montrer, de chanter partout où tu peux chanter, chante, les castings, il faut y aller. Donc oui, je dirais, il faut foncer, mais bien connaître son instrument et pas avoir peur de bosser, quoi.
Moi, j’ai cravaché comme une malade, j’ai chanté tout le temps comme une folle, ce qui m’a permis de pouvoir chanter avec des artistes, parce que j’ai travaillé avant, évidemment, pendant dix ans, j’ai dû cravacher et travailler ma voix, chanter, sans connaître, en plus, à ce moment-là, mon instrument, mais voilà, c’est important, je trouve.

Quel est ton univers musical ?

Alors, mon univers à moi, c’est tout ce qui est Afro, A&B, Soul, Gospel, j’aime aussi la Pop, le Rock aussi.

Pour terminer, quels sont tes projets ?

Alors, là, mes projets, c’est de continuer dans le coaching, privé, en collectif et aussi en ligne et évidemment, repartir en tournée, on va dire que mes objectifs prochains, c’est vraiment ça, c’est pouvoir avoir de bons élèves motivés, pour l’instant, j’ai beaucoup de chance, j’ai vraiment des gens motivés, qui sont là pour travailler, donc, c’est super chouette.
Continuer à faire évoluer cette activité le plus possible.

Propos recueillis par Stéphanie